La densité de la ZAC Terrien-Cocherel fait toujours débat

Publié le par arouet

Réunion houleuse, lundi soir, dans le quartier Saint-Serge Saint-Michel. Le promoteur Eiffage présentait la ZAC Terrien-Cocherel, sans les élus. La maquette fut une des rares informations nouvelles à la disposition des riverains de la ZAC Terrien-Cocherel.

«Un projet qui intériorise la densité»
À quoi servent les réunions publiques, si le public n’y apprend rien ? À rien, sinon à se chamailler davantage. Très logiquement, c’est ce qui s’est passé lundi soir, à la salle Jean-Macé, rue du Pré-Pigeon, lors d’une réunion d’information initiée par l’aménageur Eiffage à l’intention des riverains de la zone d’aménagement concerté (ZAC) Terrien-Cocherel.
C’est qu’en confiant l’aménagement de celle-ci au groupe Eiffage, la Ville d’Angers lui a aussi délégué la mission de communiquer avec les riverains, mission que deux techniciens du groupe ont scrupuleusement accomplie lundi soir, même si les nouvelles pièces au dossier étaient peu nombreuses.
La centaine d’habitants qui avaient fait le déplacement ont ainsi pu découvrir une maquette en volume du projet d’urbanisme. Par ailleurs, l’architecte Frédéric Rolland a commenté un plan général de la zone, ainsi qu’une unique vue du premier bâtiment à construire, rue Terrien-Cocherel.
Rien de plus, et le public fut bien déçu, d’autant que pas un élu de la municipalité n’était présent, et les questions - récurrentes - sur la nécessité de «densifier» sont restées sans réponse.

Privés de soleil
En remplacement d’anciennes friches industrielles, mais aussi de quelques commerces et maisons particulières, la ZAC Terrien-Cocherel vise à la construction de 245 logements sur une surface de 1,2 hectare. Le représentant du promoteur a rappelé que la ZAC permettait «un aménagement cohérent et pas un coup par coup». Il a dit avoir tenu compte «des remarques formulées lors d’une réunion de consultation», à savoir l’augmentation du nombre des places de stationnement (en tout 385 places seront aménagées), l’aveuglement de pignons qui donnaient sur les arrières de la rue Lardin-de-Musset et l’alignement des bâtiments de la rue Terrien-Cocherel.
C’est sur cette petite rue Terrien-Cocherel qu’est venue la première critique des habitants. Ils auraient souhaité que celle-ci soit élargie à quinze mètres, alors que la Ville la limite toujours à dix «Avec des immeubles de trois étages en face de chez nous, on n’aura plus de soleil du tout dans nos petites maisons» s’est plaint un monsieur. L’architecte a reconnu que c’était «la seule tension du projet».

Des immeubles de trois et de quatre étages
Pour le reste, il a prévu une nouvelle rue (celle-ci large de quinze mètres), qui ira de l’avenue Pasteur à la rue Terrien-Cocherel. Elle sera bordée d’immeubles de trois ou quatre étages, mais la largeur de celle-ci donnera de l’air à un projet qui, dit-il, «intériorise la densité».
«Vous parlez comme si tout ce qui est autour n’existait pas, a regretté une dame. On ne voit pas comment cet ensemble va s’intégrer dans un quartier de petites maisons». Les aménageurs ont répondu qu’ils n’y étaient pour rien: «C’est la politique de développement urbain qui est demandée par la Ville».


Jean-Yves Lignel

Le Courrier de l'Ouest, 22/03/2006

 

Publié dans Presse

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