Îlot Terrien-Cocherel : le collectif porte l'affaire devant les tribunaux

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Même dans les quartiers, pour se faire entendre, il faut tout confier aux avocats. On dirait qu'il n'y a plus que ça qui marche.

Les choses sérieuses vont maintenant commencer. Hier soir, la réunion publique organisée par le « Collectif de riverains pour un aménagement concerté » contre le projet immobilier Terrien-Cocherel, fut un déterrement de hache de guerre. Dans le collimateur, il y a le projet d'une implantation de collectifs de 250 logements, sur une petite zone d'un hectare entre les rues Lardin-de-Musset, Terrien-Cocherel, la rue du Pré-Pigeon et l'avenue Pasteur.

« Nous ne sommes pas des terroristes, ni de doux rêveurs, a dit un porte parole de l'association nouvellement constituée. Mais la mairie nous parle tout le temps de la vie de nos quartiers et de leur histoire de « développement durable », or les élus font tout le contraire. En fait, ils sont en train de détruire toute l'âme du quartier ! »

Et puis, les récits des premières acquisitions par des promoteurs de certaines vieilles maisons du quartier n'a pas calmé l'ambiance. C'est donc devant le Tribunal administratif que l'affaire va se régler. La décision a été entérinée hier, et des contacts ont déjà été pris avec le cabinet de Me Corinne Lepage, ancienne ministre de l'Environnement, et justement spécialisée dans ce type de litiges. « Une première étude juridique a déjà été faite, ont dit les membres du bureau de l'association. Le projet de la mairie est tellement vicié sur la forme comme sur le fond, que nous devrions gagner sans difficulté ». Ce discours fut fortement appuyé par des représentants d'autres associations de quartiers, notamment celles de la rue Proust, du quartier Saint-Antoine et de l'îlot Thiers-Boisnet qui sont tous venus dire qu'en protestant lorsqu'il en est encore temps, on peut finir par obtenir des aménagements.

Soutiens extérieurs
« Le but n'est pas de casser le projet. Le but, c'est de le modérer, dans le respect des gens qui habitent le quartier ». Certes, une audience va être demandée au maire d'Angers, mais personne n'en attend un grand résultat. « On l'a fait, il y a longtemps », s'est justement souvenu le responsable d'une vieille association de défense d'un autre quartier. « Mais ça n'a rien donné. Et pourtant à l'époque, on avait un vrai maire : c'était du temps de Jean Monnier ! ».
« Je crois que les élus ne voient pas toujours l'impact réel des projets, a rajouté un autre. Et je crois aussi qu'ils se font manipuler par les services ! ».
Fort de leur nombre, et du soutien des autres associations de défense, tout le monde est reparti très remonté.

Jean-Yves Lignel

Le Courrier de l'Ouest, le 04/03/2005

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